ALLERGIES ACARIENS, PROTÉGEZ-VOUS !
Portrait-robot des acariens agresseurs de la chambre à coucher : le diagnostic de l’allergie aux acariens repose comme presque toujours en ce type de médecine sur un interrogatoire précis du patient. On fait appel aussi aux tests cutanés pour confirmer l’allergie et en cas de diagnostic douteux, on a recours à des « tests de provocation », nasal ou bronchique. Et la désensibilisation est efficace au bout du compte, à condition de ne pas être sensible à plusieurs allergènes à la fois.
On estime que 15 à 25 % de la population mondiale est allergique selon les races et les régions du globe, mais seule la moitié de ces sujets présentent des manifestations cliniques. Ainsi, les allergies représentent aux USA la maladie la plus fréquente après les troubles dentaires : 36 millions d’Américains en souffrent et ont coûté plus de 5 milliards de dollars en 1997.
Selon le professeur Michel Aubier de l’hôpital Bichat à Paris, la pollution domestique jouerait un rôle bien plus important dans le déclenchement des allergies respiratoires que la pollution extérieure. Les raisons des allergies respiratoires doivent être plus recherchées dans les changements intervenus dans les habitations que dans la pollution atmosphérique, dans la mesure où nous autres citadins passons 85 à 90 % de notre existence dans les immeubles et seulement 5 à 8 % dehors. (NDLR : le % restant en transport).
Recrudescence des acariens
en septembre octobre
Ainsi, les acariens, ces petites bêtes invisibles à l’œil nu (1/4 de mm en moyenne de longueur) qui se logent dans nos literies, édredons, placards, moquettes, rainures des parquets, jouets, tapis, rideaux, etc…, cohabitent dans nos foyers toute l’année, avec cependant deux pics saisonniers, en septembre octobre et avril mai dans les régions tempérées.
« C’est le cas d’un enfant de six ans qui souffre toute l’année de nez bouché et d’un asthme assez modéré. Mais tous les ans, en septembre octobre, son asthme devient invalidant au point de lui interdire d’aller en classe. Ses parents avaient d’ailleurs noté que l’asthme était plus fréquent en fin de nuit (car les acariens du matelas et de l’oreiller en plumes sont au contact direct du nez et des bronches de l’enfant). Certains patients, dont la sensibilisation est moins importante, souffrent seulement au moment du pic saisonnier. Il ne faut donc pas éliminer l’éventualité d’une allergie aux acariens sous prétexte que les troubles ne sont pas bi-annuels », déclare le professeur François-Bernard Michel, chef du service des maladies respiratoires au CHU de Montpellier.
Les acariens se régalent de minuscules bouts de peau que l’on sème tous les jours. Ils détestent en revanche l’altitude (les deux espèces principales sont quasiment absentes à partir de 1 800 m), ne fréquentent guère donc les chalets de montagne et préfèrent les résidences secondaires de préférence inhabitées, à la campagne ou/et en bord de mer. On recense en fait deux catégories d’acariens allergéniques :
– les acariens qui se nichent dans la poussière des maisons
– les acariens de stockage, présents dans le foin, la paille
Ils sont présents partout, mais on peut en réduire le nombre en suivant des conseils d’hygiène assez simples et de bon sens.
Responsables
des crises d’asthme
L’asthme est une des manifestations possibles de l’allergie et touche trois millions de personnes dont un million d’enfants.
Une enquête menée au Danemark chez de 500 écoliers âgés de 12 à 15 ans a mis en évidence que 30 % des asthmes de l’enfant étaient passés inaperçus, en particulier chez l’adolescente.
Le rôle des antigènes des acariens dans l’origine et les complications de l’asthme bronchique est désormais un fait établi, à moins de vivre en montagne, à plus de 2 000 m.
Dès 1928, Dekker accusait les acariens de déclencher plus de la moitié (60 %) des cas d’asthme.
Des études modernes démontrent clairement que les asthmatiques ont besoin d’un traitement énergique lorsque le taux d’antigènes des acariens est supérieur à 10 micro/g dans la poussière de maison.
A l’inverse, ils n’ont pas besoin de traitement lorsque les acariens sont peu nombreux. Il est admis aujourd’hui que les crottes microscopiques des acariens sont parmi les plus virulentes dans le déclenchement des allergies.
« Chez les patients sensibilisés sélectivement aux acariens de la poussière de maison, la désensibilisation est très efficace », soulignent le professeur François Bernard Michel et le Docteur Jean Bousquet. Ils précisent : « A condition toutefois de recourir à un allergène de qualité, fraîchement préparé, administré à doses suffisantes et plusieurs années durant. La désensibilisation aux acariens est susceptible d’être efficace chez plus de 70 % des patients. En revanche, chez les patients poly sensibilisés (c’est-à-dire sensibilisés à plusieurs allergènes) la désensibilisation est nettement moins bénéfique que dans les cas de désensibilisation à un allergène unique ou prédominant ».
Les personnes allergiques aux acariens souffrent surtout d’asthme ou de rhinite allergique.
La conjonctivite surgit parfois, mais l’eczéma ou l’urticaire se sont pas encore considérés avec certitude, si l’on en croit les spécialistes, comme imputables à l’allergie aux acariens.
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