ROME, VILLE OUVERTE !

RomeVacances romaines et dolce vita se terminent, après un temps entre parenthèses, qui m’aura permis d’emmagasiner pour vous, des milliers de sensations et d’émotions, d’images et de sons, de couleurs qui d’anisées à l’ocre, au bleu flamboyant, viendront s’ajouter aux goûts contrastés des plats et des vins italiens.

 

Alors, avant de vous entraîner dans une flânerie romaine destinée à vous montrer les beautés d’une Rome séculaire, entre spleen et nostalgie, je traîne ma saudade en regardant les toits d’or dans le jour déclinant.

Demain, dans quelques heures à peine, je ne serai plus dans Rome, mais ce soir encore je flânerai dans ses ruelles où entre palais et chapelles, le luxe et la misère semblent réconciliés. J’irai écouter le joueur de jazz de la Place Navonna, sans doute je mangerai des pâtes aux funghi et tartuffo, un délice qu’on ne trouve qu’à Rome, et je boirai un peu de vin de Mandouria, ce vin que l’on dit ici « primitif ».

Et puis, après un temps un peu hors du temps, à seulement aimer marcher sur les pavés de Rome, consciente de l’inédit de l’instant et de sa trace indélébile en moi, je traverserai le fleuve antique par le pont qui mène à la rue de La Conciliation, et de là, sur la courbe douce de son arche, je regarderai les hautes murailles du château San Angelo, posé au bord du Tibre comme un navire empêché de partir, je le regarderai comme on regarde son amour ou son amant, enfin son amoureux, emplie de cet étrange sentiment qui nous pousse à aimer, à l’aimer lui et pas un autre… Et puis je rentrerai. Je ne dormirai pas tout de suite, sans doute même pas du tout. Je penserai à ces semaines d’immersion dans Rome Capitale, où les carabinieri roulent en Lamborghini et Ferrari ; où au second entracte d’un opéra, la direction offre un plat de pâtes à l’arrabiata à des femmes et des hommes très habillés ; où l’on peut trouver sur son pare- brise « chers amis français, cette place est réservée, pourriez-vous gentiment bouger de place ? ».

 

UN PEU D’HISTOIRE

Ce que nous connaissons de Rome remonte aux premières colonies qui furent créés dans le nord du Latium, par les Étrusques, dont la civilisation disparut au profit de celle puissante des Romains.

La civilisation Romaine ne résista pas non plus, aux invasions barbares qui suivirent, mais Rome, capitale de l’Empire romain, resta celle de la chrétienté, et les plus grands artistes et architectes vinrent y travailler. De somptueux monuments témoignent de son passé prestigieux et perdurent l’image unique d’une ville où la spiritualité le dispute à la beauté. Rome est une capitale qui se rencontre à pieds, au fil des rues, des quais et des places, où les monuments, les palais et les églises étroitement mêlés aux boutiques et immeubles d’habitation, font partie intégrante de la ville ; il est fréquent au détours d’une ruelle étroite de voir surgir, collées au pizzaiolo, à un glacier ou à un n’importe quel négoce, les lourdes portes d’une église ou la grâce marmoréenne de vierges à l’enfant.

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> À VOIR ABSOLUMENT


 

Rome-5LA PLACE NAVONA

Des nombreuses places qui s’offrent aux regards, la place Navona est une des plus belles. Probablement la plus belle place baroque de Rome, voire du monde, Cœur piétonnier d’un quartier où il se passe toujours quelque chose, de nuit comme de jour la place Navona offre aux Romains friands de vie sociale, un véritable décor de théâtre, avec sa forme de stade antique, ses cafés luxueux et ses épiceries fines, ses fontaines et églises. Elle possède trois fontaines baroques dont la fontaine des Fleuves du Bernin ; dominées par un obélisque, des statues allégoriques y représentent le Nil, le Rio de la Plata, le Gange et le Danube. Jusqu’au milieu du 19 ème siècle on inondait la place les samedis et dimanches d’août. Les puissants venaient s’y promener en carrosse, s’amusant à projeter des gerbes d’éclaboussures dans lesquelles jouaient les gamins. La place demeure un lieu magique puisque le 8 décembre au 6 janvier, elle accueille la Befana, foire aux jouets et décorations de Noël, mais qui est aussi la sorcière qui la nuit vient faire peur aux enfants méchants.

 

LA PLACE DI SPAGNA ET LA PLACE DEL POPOLO

Créé au 16 ème siècle autour de rues percées pour faciliter la circulation des pèlerins vers le Vatican, le quartier de la place di Spagna et de la place del Popolo, est un des quartiers les plus animés de Rome, où les Romains comme les touristes aiment se balader, flâner de boutique en boutique, avant d’aller admirer du haut de marches imposantes de l’escalier de la Trinité des Monts, l’enchevêtrement des rues romaines.

 

LA BASILIQUE SAINT PIERRE DE ROME

Centre somptueux de la chrétienté, la basilique St-Pierre de Rome abrite des centaines d’œuvres d’art, certaines proviennent du sanctuaire original bâti par Constantin en 324, à l’emplacement du tombeau de St-Pierre, mais c’est le génie baroque du Bernin qui détermine la tonalité de la décoration intérieure. Il est par ailleurs l’auteur du baldaquin dominé par l’immense coupole dessinée par Michelangelo et du monument de l’abside contenant un trône épiscopal attribué au premier des papes. Ne pas manquer d’y voir la Piéta de Michel Ange.

 

LE CAPITOLE

C’est Michelangelo qui réaménagea au 16 ème siècle l’ancien centre religieux de la Rome antique, créant la piazza di Campodiglio et le large escalier qui y conduit. Il dessina également les façades du Palazzo Nuovo et du Palazzo dei Conservatori qui abritent les musées du Capitole et leurs somptueuses collections de sculptures et peintures. Une belle promenades conduit à la roche Tarpéienne d’où étaient jetés les traîtres pendant l’antiquité. De là on peut aussi voir le majestueux Forum. Ne pas manquer d’y aller voir « La louve » qui allaita Romulus et Remus.

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LE PANTHÉON

Au cœur d’un quartier populaire, il se situe sur la place de la Rotonda à laquelle toutes les ruelles avoisinantes amènent les pas. Le Panthéon et son incroyable voûte, des cafés, des restaurants et des musiciens font de cet endroit, un endroit où il faut bon s’installer et regarder la foule déambuler, s’arrêter pour écouter la musique et s’asseoir sur les marches de la fontaine centrale en dégustant leurs glaces, qui à Rome sont un délice.

 

LE VATICAN ET LE TRASTEVERE

Sur le site du supplice et du tombeau de St Pierre, la cité du Vatican est à la fois la capitale mondiale du catholicisme et le plus petit état de la planète. Cerné de hauts murs, il s’étend sur 43 hectares dont la basilique St-Pierre et le palais papal avec ses jardins occupent la majeure partie.

Le palais abrite les musées du Vatican qui forment avec la chapelle Sixtine et les Chambres de Raphaël, un extraordinaire ensemble artistique. Un atmosphère très différente de celle qui règne dans le Trastevere voisin, quartier populaire dont les habitants se considèrent comme les seuls vrais Romains.

 

LE COLISÉ, (PLACE DE VENESIA)

Vespasien commença en 72, la construction du plus vaste amphithéâtre de Rome ; son fils Titus l’inaugura en 80 par des jeux qui durèrent trois mois et coûtèrent la vie à 2 000 gladiateurs, mais le Colisée est aussi une magnifique œuvre technique pouvant accueillir 55 000 spectateurs où les couloirs intérieurs permettaient d’atteindre sa place en moins de 10 mn.

 

LE CENTRE ANTIQUE

Centre symbolique de la Rome antique, la colline du Capitole portait les trois temples les plus importants : celui de Minerve, déesse de la sagesse et de la guerre, et ceux de Jupiter Optimus Maximus, et de Juno Moneta, divinités qui représentaient la citée et la protégeaient.

La colline du Capitole domine le Forum, jadis cœur de la vie politique, sociale, commerciale et juridique de la ville, les forums impériaux construits pour l’agrandir lorsque la population augmenta ainsi que le Colisée où se tenaient les jeux du cirque. Au sud du forum on peut voir le mont Palatin, lieux mythiques de la fondation de Rome par Romulus au 8 ème siècle avant J.C.

 

ET POUR CONCLURE

Lorsque à la fin de la journée, après avoir déambulé de ruelles en ruelles et découvert que chacune d’elles contient mille trésors offerts à vos regards émerveillés ; que l’Histoire vous aura fait approcher que l’Empire Romain fut à l’origine de nos démocraties et républiques européennes, que la beauté du monde s’est concentrée dans la moindre pierre élevée à Rome et que la spiritualité du lieu aura fait son chemin en vous, vous pourrez alors allez déguster des pâtes aux « funghi e tartuffo », (Cèpes et truffes) en buvant un lambrusco ou un mandourlia, qu’importe, tout alors vous semblera délicieux et unique, émouvant à votre bouche, et vous n’aurez qu’une envie avant de repartir de Rome, c’est d’y revenir pour découvrir d’autres palais et d’autres monuments, d’autres quartiers, des milliers de merveilles que quelques jours ne permettent pas de voir.

Mais du manque dit-on naît le désir, alors vous reviendrez c’est sûr, dans cette Rome offerte comme une amante bienveillante, à nos cœurs désirants.

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